Plus de 1200 organismes communautaires des quatre coins du Québec seront en grève, fermeront leurs portes ou interrompront leurs activités régulières, les 2 et 3 novembre, lors d’une mobilisation sans précédent organisée sous le thème « On ferme ! Le communautaire, dehors contre l’austérité ». Initiée par les campagnes Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire et Les droits, ça se défend ! , cette mobilisation vise à dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, de même que le sous-financement chronique des groupes communautaires qui ont, tous deux, de graves conséquences sur la population et en particulier sur les personnes et les familles les plus vulnérables.
« Plus de 1200 organismes communautaires fermés, c’est du jamais vu et c’est d’autant plus impressionnant que c’est une grave décision que de fermer ses portes », souligne Caroline Toupin de la campagne Les droits, ça se défend !, en expliquant que ça signifie très concrètement une suspension des activités régulières des groupes et des services qu’ils rendent habituellement à la population. Ces groupes proviennent de toutes les régions du Québec et œuvrent dans plusieurs secteurs dont la santé et les services sociaux, la défense collective des droits, la famille, l’éducation et l’environnement. Les actions auxquelles ils participeront sont, quant à elles, nombreuses, diversifiées et aux couleurs des organisations. « Rassemblements, manifestations, descentes de bannières, bingo des inégalités, pi! èce de théâtre sur l’austérité, occupations de bureaux, distribution de tracts et bien d’autres actions surprises seront à l’agenda de ces deux jours », ajoute-t-elle.
« Les organismes communautaires sont attaqués de toutes parts par les politiques d’austérité ! », de s’indigner Hugo Valiquette de la campagne Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire. En plus de laisser les groupes dans une situation financière intenable, les choix politiques mènent à d’importantes coupures de services pour la population, menant celle-ci à solliciter davantage les organismes. « L’ampleur de la mobilisation illustre à quel point les groupes en ont ras-le-bol et dénoncent ce sous-financement chronique ainsi que les compressions dans les services publics et les programmes sociaux » explique-t-il.
« Le rehaussement financier réclamé par les organismes n’est pas un luxe, mais le montant nécessaire pour réaliser pleinement leur mission », de rappeler François Saillant de la campagne Les droits, ça se défend !. La campagne Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire réclame un rehaussement financier de 225 millions de dollars annuellement pour les 3000 organismes du domaine de la santé et des services sociaux. La campagne Les droits, ça se défend !, elle, demande un rehaussement financier de 40 millions de dollars annuellement pour les 320 groupes de défense collective des droits. « Cette bouffée d’air continue de se faire attendre. Pire encore, les subventions des groupes ne sont pas indexées ou le sont de façon insatisfaisante, de sorte qu’elles ne suivent pas le coût de la vie. Certains groupes sont, depuis d! es années, en attente d’une première subvention. Ce sont des situations qui fragilisent grandement notre mouvement » continue-t-il. Il ajoute que les groupes de défense collective des droits n’ont même pas encore l’assurance que leurs protocoles de financement seront renouvelés, alors qu’ils se terminent dans cinq mois.
Au nom de l’équilibre budgétaire, le gouvernement fait des choix qui ont de graves conséquences sur la population et sur les organismes communautaires. « Pourtant, le Québec a les moyens de faire autrement, en commençant par reconnaître que le soutien aux organismes est un investissement dans la communauté et dans la prévention plutôt qu’une simple dépense », de rappeler Mercédez Roberge de la campagne Je tiens à ma communauté, je soutiens le communautaire. Puis, pour renflouer les coffres de l’État, les groupes sociaux proposent un ensemble de solutions fiscales permettant d’aller chercher plus de 10 milliards de dollars. « Taxe sur le capital des banques, régime entièrement public d’assurance médicaments, paliers d’imposition véritablement progressif pour les particuliers, lutte efficace contre les paradis fiscaux et plus encore ! Les organismes haussent le ton et exigent d’aller chercher l’argent là où il y en a pour les financer adéquatement et pour protéger les acquis sociaux », conclut-elle.
http://jesoutienslecommunautaire.org/
http://www.defensedesdroits.com